6 janvier
Wang Yi, Ministre des Affaires étrangères de la République Populaire de la Chine, arrive aux Comores après avoir visité l’Érythrée et le Kenya. Face aux journalistes, le ministre chinois a rappelé d’une part que la coopération entre les deux pays existe depuis 1975 ; et d’autre part que la Chine considère que tous les pays sont égaux, quelle que soit leur taille.
Environ 200 personnes sont venues à Ntsudjini pour prier pour la libération d’Abdallah Agwa, emprisonné depuis un an pour avoir voulu organiser une manifestation à Moroni.
13 janvier
C’est par une annonce d’une agence de fret située à Marseille que les Comoriens apprennent que la plus grande compagnie de transports de conteneurs, Maersk, ne servira plus les Comores, fatiguée par les pratiques des autorités.
18 janvier
Lors d’une conférence de presse qui a remplacé les traditionnels vœux de la presse au Président, Azali Assoumani a annoncé avoir signé et promulgué la loi portant Code de l’Information et de la Communication pourtant votée depuis le 8 juin 2021. Malgré les promesses, rien ne change pour les journalistes qui continuent à être sous la menace d’emprisonnements.
24 janvier
Les Comoriens perdent en 8e de finale de la CAN face au pays organisateur (2-1). C’est un exploit jamais réalisé par les Cœlacanthes, jusque-là, et qui rend fier tout un peuple.
25 janvier
Transparency International place les Comores parmi les pays où l’administration est la plus corrompue au monde.
1er février
Le bateau Ville de Fomboni est intercepté avec 52 clandestins malgaches qui seront embarqués dans le bateau Chamdra réquisitionné de force pour les ramener à Madagascar.
20 février
Djoumoi Toukaidine meurt à l’hôpital de la Santé Militaire. Soupçonné d’avoir volé un téléphone, il avait été tabassé à la gendarmerie de Hombo avant d’être enfermé à la prison de Koki.
26 février
Le président du Sénégal, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine est accueilli par une foule enthousiaste à Moroni.
Un avion de la compagnie AB Aviation s’écrase au large de Djoiyezi (Mwali). Il n’y a aucun survivant sur les 12 passagers, dont deux enfants et deux jeunes pilotes. L’agrément de la compagnie est suspendu le 19 mars.
5 mars
Youssouf Saïd Soilihi, docteur en économie, militant soilihiste et homme politique meurent à l’hôpital Al-Maarouf.
10 mars
Youssouf Ahamada dit Dakota, éducateur sportif, dort en prison pour avoir commis des agressions sexuelles sur Khaled Simba quand il avait 15 ans.
19-21 mars
Les prisonniers politiques d’Anjouan, dont l’ancien Gouverneur Salami Abdou Salami, sont jugés par la Cour de sûreté de l’État présidé par Omar Ben Ali, aidé par le commissaire du gouvernement, Mohamed Djounaïd. Les condamnations vont de 4 à 20 ans de prison ferme. Le gouverneur Salami prend 12 ans.
6 mai
Dans une « Note de conjoncture de l’année 2021 », la Banque centrale des Comores affirme que la fiscalité du pays est en bonne santé.
9 mai
Le procès du crash de la Yemenia s’ouvre enfin à Paris, 13 ans après l’accident.
Azali Assoumani remanie son gouvernement.
19-21 mai
L’Alliance franco-comorienne de Moroni a organisé le Festival des Musiques twarab avec de nombreux musiciens de l’archipel et même des pays voisins.
4 juin
Par des menaces, des convocations à la gendarmerie, le gouvernement a réussi à faire annuler une manifestation contre la hausse générale et continue des prix.
9 juin
Les avocats du barreau de Moroni organisent une conférence de presse pour dénoncer les mauvais traitements dont ils sont victimes de la part des juges.
19 juin
Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa sont élus députés de Mayotte.
20 juin
Hamada Madi Boléro est nommé Conseiller diplomatique du Chef de l’État. Après avoir boudé le pouvoir pendant deux ans, l’ancien Secrétaire général de la COI qui a failli être arrêté à plusieurs reprises est revenu au bercail.
20 juillet
La mairie de Tsidjé inaugure une série de jumelages entrepris par la mairie de Mamoudzou et qui devait se poursuivre à Anjouan (Mutsamudu) et Mwali (Fomboni). Les jumelages seront jugés anticonstitutionnels après avoir été interrompus par le gouvernement.
2 août
L’ancien ministre de l’Éducation nationale et des Affaires étrangères, Abdoulkarim Mohamed, décède, après plusieurs années de maladie.
Par arrêté le gouvernement comorien s’approprie toutes les terres ayant appartenu aux colons. Il met ainsi fin au conflit opposant l’héritière de Jacques Grimaldi et la Mairie de Moroni, entre autres.
7-8 août
Des affrontements ont eu lieu entre deux villes voisines du Dimani : Ntsorale et Maweni, des maisons et des voitures sont brûlées des deux côtés.
22 août
Le journaliste Oubeid Mchangama accuse dans Masiwa quatre journalistes (Ali Mkouboi, Faïza Soulé Youssouf, Toufé Maécha et Ali Mbaé) qui étaient jusque-là ses fidèles amis d’avoir cherché à le « déposséder de sa page Facebook », la page d’information la plus influente aux Comores.
7 septembre
En situation de pénurie de riz à Anjouan, une petite « cargaison de dépannage » est livrée dans l’île et provoque des émeutes.
10 septembre
Le chef de l’État Azali Assoumani a invité Mouigni Baraka, président du Conseil national de la Transition (CNT) à des discussions à Beit-Salam. Une majorité des membres du CNT l’exclut de l’organisation.
Le juge Elamine Saïd Mohamed a signé une ordonnance de renvoi devant la Cour de sûreté de l’État des protagonistes de l’affaire de la Citoyenneté économique. Celle-ci est pleine d’incohérences et montre que l’affaire est politisée pour éliminer des opposants politiques.
12 octobre
L’Armée nationale de Développement (AND) commence une intervention musclée dans la ville de Mbéni qui a maintenu une cérémonie de Mawulida un après-midi, comme chaque année, malgré les consignes du gouvernement. Les militaires n’hésitent pas à tirer à balles réelles, faisant plusieurs blessés. Ils ont occupé la ville pendant une semaine bloquant toutes les issues. Ils sont aussi accusés par les habitants d’avoir détruit des biens, d’en avoir volés et d’avoir agressé sexuellement de jeunes femmes.
22 octobre
Arrêté en janvier 2021, et emprisonné depuis pour avoir voulu organiser une manifestation, Abdallah Agwa est libéré après avoir obtenu une grâce présidentielle.
21 novembre
Le procès dit de la Citoyenneté Économique s’ouvre avec l’évocation des incohérences : une cour de sûreté qui a été supprimée par la nouvelle loi sur l’organisation judiciaire, mais qui est déterrée pour juger une haute trahison alors qu’il s’agissait d’une affaire de corruption, un juge, Omar Ben Ali, qui a déjà connu le dossier à plusieurs reprises pendant l’instruction, un commissaire de la République, Mohamed Djounaïd dont un article de loi dit clairement que sa fonction est supprimée, des avocats de la partie civile (État) dont la loi sur la Cour de sûreté dit qu’ils ne peuvent pas être présents… des incohérences qui ont poussé le principal accusé Mohamed Sambi à refuser d’être jugé par un tribunal illégitime. Il sera condamné à perpétuité, privé de ses biens et de ses droits civiques et politiques. En marge du procès, de Paris, un des inculpés, Bachar Kiwan a révélé que le gouvernement lui avait proposé un marché pour qu’il enfonce Mohamed Sambi pour que ses charges soient abandonnées. Pour preuve de ses affirmations, il a diffusé les photos des ministres de la Justice et celui des Affaires étrangères en train de manger dans un restaurant avec lui.
2 décembre
Saïd Hassane Jaffar, journaliste (pionnier de l’ORTC), musicien et militant des Droits de l’Homme décède en France. Son corps est rapatrié pour être enterré à Moroni.
8 décembre
Mohamed Sambi a déposé plainte auprès du Tribunal de Paris contre trois ministres du gouvernement Azali : Djaé Ahamada, Dhoihir Dhoulkamal et Houmed Msaidié pour tentative de subornation de témoins. C’est la suite logique des révélations de Bachar Kiwan qui a fait savoir que les deux premiers ont été envoyés par le gouvernement pour tenter de l’amener à enfoncer Sambi contre l’abandon des charges qui pèsent sur lui.
19 décembre
Par communiqué, Beit-Salam annonce que le président kenyan a renoncé à la candidature de son pays à la présidence de l’Union Africaine et que donc le chef de l’État comorien devrait occuper le poste dès février 2023.