Le calendrier scolaire des Comores ne profite pas aux élèves, il contribue à leur échec. Les examens et concours nationaux sont souvent, pour ne pas dire toujours, organisés au moment où les autres pays du monde entier font leurs rentrées scolaires respectifs. Par Abdourahim Bacari
Les élèves qui souhaitent poursuivre leurs études à l’étranger partent avec beaucoup de retard. C’est un phénomène qui perdure et qui contribue visiblement et sans aucun doute à leur échec dans le supérieur à l’extérieur. Beaucoup d’entre eux, quand ils arrivent dans ces pays, trouvent que les rentrées universitaires sont faites et qu’aucune possibilité de s’inscrire ne leur est laissée ou quand ils se sont inscrits bien avant, ils trouvent que les autres ont déjà fait deux à quatre mois de cours.
Nous voyons que chaque année le calendrier scolaire est élastique, souvent interrompu par des grèves pour cause de non-payement des salaires des professeurs, et dans les deux dernières années par la crise de la Covid-19. Deux années particulièrement difficiles pour les parents, les élèves et les enseignants. Mais, malgré la rallonge, les programmes n’ont pas été terminés. Et les élèves n’arrivent pas à avoir suffisamment des vacances pour se reposer avant de reprendre leur cursus l’année suivante. Et même sans vacances, ils ne rattrapent pas les rentrées universitaires à l’étranger.
Dans de telles circonstances, ceux qui ont des membres de leurs familles sur place, pour les accompagner, se contentent d’une inscription dans un Institut privé qui ne dispense pas forcément une formation de qualité. D’autres restent une année sans formation pour attendre l’année suivante. Cela peut expliquer une partie des raisons de rejet de Visa pour la France par les services consulaires français à Moroni pour celles et ceux qui souhaitent intégrer les universités françaises.
Ils déposent tardivement leur demande de visa alors qu’en France, comme partout d’ailleurs, les rentrées commencent à partir du mois d’août et septembre. Cela fait que nos élèves arrivent en France vers fin novembre début décembre. Au niveau des examens, aucun ou presque n’arrive à valider sa première année universitaire l’année de son arrivée en France. Les meilleurs s’en sortent lors des deuxièmes sessions, et beaucoup redoublent l’année suivante pour se remettre sur les rails dès le début de l’année.
Ainsi, avec un tel calendrier le pays ne gagne pas. C’est plutôt son avenir que l’on détruit de façon progressive.
Encore une fois, nos enfants sont capables de faire mieux si les professionnels de l’Éducation nationale et le ministère mettent les moyens nécessaires pour les accompagner. L’enseignement n’est pas seulement une question de pédagogie. C’est aussi une organisation au service de la pédagogie. Nous devons donc revoir le système éducatif de notre pays, nos enfants nous prouveront en quoi ils sont capables de briller dans tous les domaines confondus.
Tout est possible avec un peu de volonté.
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