Le cœlacanthe ou gombesa en comorien est le symbole des Comores. C’est un symbole patriotique mais aussi un symbole culturel et scientifique car il fait partie de notre patrimoine marin. En tant que symbole des Comores, le nom est utilisé pour désigner le « made in Comoros ». Depuis quelques années, c’est le nom que porte les joueurs de l’équipe de football des Comores : les Coelacanthes. Par Nawal Msaidié
Pourquoi ce poisson préhistorique que l’on retrouve aussi en Afrique du sud et en Indonésie est le symbole des Comores ?
Le cœlacanthe est un animal fossile, il n’aurait pas évolué depuis 350 millions d’années. Il a été pêché pour la première fois en 1938 au large des côtes sud-africaines, mais c’est celui qui a été péché au large de Domoni (Anjouan) le 20 décembre 1952 qui a le plus marqué l’histoire pour deux raisons. La première, c’est que le spécimen pêché aux Comores était en meilleur état que celui pêcher en Afrique du Sud. La deuxième est que les eaux des Comores sont celles qui regroupent le plus grand nombre de spécimen, environ 300.
Le plus vieux poisson du monde est exposé au Muséum d’histoire naturelle à Paris et un autre modèle se trouve à Océanopolis à Brest. Un beau modèle est également conservé au Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique (CNDRS) à Moroni.
Néanmoins, des actions de valorisation et de sensibilisation à l’histoire du cœlacanthe sont faites sur notre archipel. On peut citer la salle consacrée aux coelacanthes au CNDRS, la maison du Coelacanthe à Itsoundzou ya Badjini, ou une exposition en 2019 au Musée de Mayotte consacrée au patrimoine marin et dont la pièce maîtresse était l’animal fossile.
Dans la littérature orale et écrite, l’animal est la source de nombreux contes et légendes comme par exemple l’histoire qui lui est consacrée dans Trois contes des Comores d’Ahmed Mohamed Ahmed Bacar Rezida, aux éditions Coelacanthe (!), en 2017.
Au niveau culturel, des actions sont menées et doivent sûrement être développées pour valoriser non seulement l’animal mais aussi toutes les actions culturelles qui en découlent : la créativité littéraire, la créativité picturale, la créativité autour des activités des pirogues ou des boutres par exemple…
La fête de l’indépendance et la décision du gouvernement de mettre en avant l’équipe de football des Cœlacanthes est l’occasion de mettre la lumière sur les éléments qui constituent l’identité des Comores : l’hymne national, le drapeau et tous les symboles nationaux qui permettent de mettre en avant le pays. Des images et des symboles qui doivent être l’objet d’une valorisation plus accentuée.