Après la gestion chaotique de la grève de 3 jours, Beit-Salam fait le point à travers le porte-parole du chef de l’État lors d’une conférence de presse jeudi. Mohamed Ismaila confirme les mesures déjà annoncées et insiste sur l’impérieuse nécessité d’instaurer un dialogue permanent de toutes les parties prenantes. Par BAKARI Idjabou Mboreha
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«Qui se ressemble s’assemble», prévient Mohamed Ismaila, porte-parole du chef de l’État. Même s’il ne s’agit que d’un rappel, du bon sens et illustre ses propos par la récente conférence des partenaires tenue dans la capitale française. « À la CPAD (Conférence des Partenaires à l’Aide au Développement), à Paris, il y a eu beaucoup de promesses, pour un montant de 4,3 Milliards de $, dont 2 Milliards provenant du privé». Par conséquent, il faut préserver les hommes d’affaires locaux si le pays aspire à attirer plus d’investisseurs étrangers, martèle-t-il. Un mot d’ordre du chef de l’État qui s’adresse avant tout « au gouvernement et aux différents responsables concernés», chargés d’agir dans l’intérêt du peuple. Car, «point de développement, d’émergence, sans l’implication de toutes les parties prenantes, surtout les hommes d’affaires» insiste-t-il.
Une sortie qui marque la reprise des rendez-vous avec la presse, d’un homme qui manie à merveille la langue comorienne, mais qui, pour le coup n’a fait que l’inventaire des mesures déjà annoncées par le ministère des Finances, le Modec ou encore l’Union des Chambres de Commerce et de l’Artisanat (UCCIA) pendant le conflit social. En somme une mise au point, qui ressemble à un dernier mot pour dire plus jamais une gestion aussi chaotique d’un mouvement social.
C’est ainsi qu’il est exhorté au « gouvernement » et plus particulièrement «au ministre des Finances » et à son homologue «de l’économie» de « prendre en compte les doléances des commerçants » tant pour les demandes urgentes que pour celles qui nécessitent des réponses à long terme et surtout d’instaurer un cadre de dialogue public-privé permanent et inclusif. Un espace conçu pour prévenir, anticiper et dénouer tout conflit éventuel, en préservant les intérêts de chaque entité.
Le dialogue inclusif, c’est la principale faiblesse constatée lors de la grève décidée par le Syndicat national des Commerçants, le mouvement des brouettes, la Nouvelle Opaco et soutenue par les pharmaciens (du 27 janvier au 29). Aux différentes négociations, ont participé tour à tour, l’Union des Chambres et le Modec avec le ministère des Finances et la direction des douanes. À l’appel, les grévistes manquaient cruellement. Résultat des courses, les réquisitions du Procureur général, obligeant certains commerces à ouvrir malgré la grève, ont consolidé la détermination des grévistes. Et les mesures annoncées (23 janvier, conférence du ministre des Finances, 25 janvier, conférence de l’UCCIA et 27 janvier, conférence du Modec) n’ont pas eu l’effet d’apaisement escompté, bien au contraire.
Pourtant, comme le rappelle le porte-parole très en verve, les cinq mesures retenues répondent bien à des attentes des commerçants. À commencer par la suspension de la carte professionnelle, une présentation du NIF suffit pour disposer d’une carte. Ensuite, les inévitables conflits sur la Valeur seront désormais examinés par une « commission de conciliation et d’expertise» composée de « 6 membres, dont un président indépendant et expert reconnu dans le domaine », précise Mohamed Ismaila. Puis les frais de dépotage à domicile sont revus à la baisse. Et un pôle d’information est à mettre en place au niveau des douanes pour mieux informer sur les opérations de dédouanement. Enfin, l’État a négocié la possibilité de bénéficier de lignes de crédits pour les opérateurs économiques afin de sortir les marchandises de la douane à temps.
Mais les doléances des commerçants sont nombreuses. D’ailleurs, avant de passer le témoin, l’ancien président de la Nouvelle Opaco a prévenu : si des réponses concrètent tardent à venir le prochain mouvement social risque d’être plus long et radical.
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