Merci pour l’article sur la convention de l’enfant… J’espère un débat constructif et approfondi sur le sujet.
À Anjouan, le nombre de gamins livrés au piège entre mer et terre, certains guettent le moindre départ, d’autres ivres couchés à même les bords de mer, parfois on se demande s’ils arrivent ou s’ils essayent de partir … Je me suis attaché à un de ceux-là, 8 ans. Il s’appelle Kirikou, quand j’ai cherché à savoir qui il était, on m’a indiqué le nom de la dame qui « s’en occupe », mais à 8 ans Kirikou est un peu le « trouble-fête » de chaque cérémonie à réunir et à distribution de « sachets ».
Il se couche quand Domoni est couchée, très tard, son lit ? Ici et là… Pas scolarisé jusqu’à cette rentrée, il nous demandait de lui acheter une tablette, nous lui avons dit quand il saura s’en servir, et s’il voulait bien essayer d’apprendre à l’école primaire de Domoni. On a fait ce deal, mais tous les jours, je reçois des messages de tout le village, pour me rapporter les aventures, parfois drôles de Kirikou…
En gros, aucun prof n’en veut, indiscipliné et a beaucoup de mal avec l’autorité… Qui est kirikou ? Un « djilele « ramassé plusieurs fois ici et là par les forces de l’ordre d’Anjouan, de village à un autre. A pied ou derrière un camion, il sillonne parfois l’île, mna Séra… Il m’a dit qu’il s’appelait Maoulida , que sa « mère est une sorcière « et son père « un diable », que son village est celui derrière le « cimetière des lépreux ».
Fundi, c’est un sacré personnage certes, mais dans tout ça, je me suis demandé qu’attend l’Unicef, pour sortir de ses bureaux climatisés, baisser les vitres teintées de leurs 4×4, et commencer à poser des tentes de survie sur certaines côtes des régions les plus pauvres des Comores ? Pourquoi l’ambassade de France n’en fait pas autant ? Et nos autorités, ils attendent quoi pour ouvrir des centres d’accueil adaptés à chaque Kirikou perdu de nos îles ?? Il nous faut nos stands de survie humanitaire, comme dans les pays de guerres, même si le ne l’est pas Dieu Merci, mais l’extrême misère est bien là. Et malheureusement ce n’est plus les campagnes de prévention qu’il faut ns mettre en plein visage, mais des actions concrètes dans l’ensemble de l’île.
Les enfants payent très chers le prix de la « clandestinité », ils sont piégés de tout part, parfois même par leurs propres parents « expulsés » qui les laissent aux voisins, pour des papiers potentiels, les criminels de tout genre qui les utilisent car ils mineurs et peuvent échapper à de lourdes peines, aux politiques et à la police qui s’en servent comme chiffres, et eux-mêmes naïfs enfants faciles à influencer et surtout livrés à eux même. Que fait l’UNICEF dans notre petit pays ?? Justifier l’aide généreuse de nombreux donateurs, qui doivent voir la photo de famille, et la destination de leurs dons, au moins une fois par an. Une mascarade…
Est-il nécessaire d’en dire plus ?