Dernier jour de campagne pour les deux candidats au second tour des goubernatoriales. Aboudou Soefou compte sur la responsabilité des organismes chargés des élections pour un scrutin transparent, d’autant que cette fois-ci les procurations sont proscrites et les bureaux ferment à 16H00. Ses priorités tournent autour de l’autosuffisance alimentaire, la promotion de la production locale et les énergies renouvelables. Propos recueillis par Ali Mbaé
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Masiwa: Quelles sont les dispositions prises pour que les irrégularités constatées au premier tour par les observateurs internationaux ne soient pas répétées cette fois-ci?
Aboudou Soefou: Évidement l’élection du 24 a souffert d’irrégularités à Ngazidja (c’est là où je suis candidat). La source est le ramassage incontrôlé des urnes. Certains responsables en ont profité pour manipuler les résultats. Il faut que les bureaux ferment à 16h. Ensuite, l’acheminement des urnes soit fait en présence des représentants des candidats. Ça c’est important. Il y a aussi le problème des procurations. Il y a anguille sous roche. j’estime qu’il est tout à fait fondé à ce que les procurations soient suspendues cette fois-ci. Nous avons écourté la durée du scrutin, au lieu d’aller jusqu’à 18h, nous irons seulement jusqu’à 16h, donc il n y a aucune raison qu’elles soient utilisées.
Masiwa: Vous mettez en doute les organisations chargées des élections, mais que comptez-vous faire des résultats qu’elles vont proclamez?
A.S: Nous avons suffisamment attiré leur attention. Nous avons essayé de les ramener à un sursaut de responsabilité. Il faut qu’elles se disent qu’elles ont la responsabilité d’organiser un scrutin transparent et non contesté. Si elles ne font pas ce travail là au niveau de la CENI en premier lieu et dans la cour suprême en deuxième lieu, il faut qu’elles sachent que ces organismes deviendront alors les déstabilisateurs et non pas les autres. Il faut que ce pays apprenne que dans toute situation il y a une cause et des effets. On ne peut pas mettre en avant les conséquences au détriment des causes. La cause est première. L’effet est second. S’il y a des gens qui par la suite vont se mettre en mouvement, c’est parce qu’ils estiment que le scrutin n’a pas respecté effectivement le canevas requis. Qui est déstabilisateur dans tout ça? Est-ce le citoyen? Ou le candidat qui ne veut pas que le scrutin soit faussé? Ou bien encore ceux qui ont collaboré à la falsification des résultats? Moi je pense que la cause est celle qui désigne le déstabilisateur. Je n’accepterai pas des résultats non conformes au verdict des urnes.
Masiwa: Quelles sont vos priorités et par quels moyens comptez-vous y parvenir?
A.S: J’ai suffisamment expliqué mon programme dès le premier tour. j’ai sillonné toute l’île pour décliner notre programme. Il se fonde sur essentiellement la promotion forte de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche pour ramener les comoriens à s’autosuffir dans ces domaines là parce que c’est un déshonneur pour notre pays d’aller importer du manioc, des bananes, des bœufs,…
Permettre aussi à ce que tout ce qui peut-être fait aux Comores le soit et valorisé. Je ne peux pas comprendre que même les hidjabs soient importés et pourtant à travers des coopératives on pourrait aller chercher les tissus et faire la confection aux Comores. Donc, il faut limiter l’importation dans tous les domaines pour promouvoir le travail du fait local.
Il y a aussi le tourisme de proximité. Notre île offre suffisamment de diversités de paysage pour que chacun puisse y trouver son compte. Il y a aussi le tourisme de masse: Galawa, le tourisme sportif, le tourisme médical. Le tourisme dentaire est par exemple très cher en Europe et ici ça peut être moins cher.
Masiwa: Dans votre programme figure une décentralisation des énergies renouvelables, Comment?
A.S: C’est un des domaines qui me préoccupe beaucoup pour plusieurs raisons. Je suis du domaine et c’est un domaine qui est à l’ordre du jour dans le monde. Notre pays s’associe avec d’autres pays contre le réchauffement climatique. La source première est le retour à une source très large, les énergies renouvelables, plus particulièrement aux Comores le solaire.
Masiwa: Un dernier mot?
A.S: Je prie le ciel pour que le scrutin du dimanche se passe dans un climat de paix et de sérénité. A cet effet, je fais confiance au sursaut de responsabilité de l’ensemble des acteurs concourant à son bon déroulement. Personne n’a intérêt à mettre de l’huile sur le feu.
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