Ce ne sera pas pour cette fois-ci non plus! Après le mirage du vote de la diaspora en 2016, celui de l’enrôlement de 2018-19 n’est pas plus mal. Par BIM
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«Je sais que tu vas être déçu, mais il fallait que je te le dise. Tu ne pourras pas voter aux prochaines élections»! Confie un responsable d’une administration chargée des élections.
Oui ça se passe aux Comores en mars 2019! Quelques mois plutôt, hasard des réunions, au même endroit, même cour, j’ai profité d’une cérémonie officielle de la révision du fichier électoral pour m’inscrire.
La perspective de s’acquitter d’un devoir civique et de jouir d’un droit fondamental m’enchantait. Le désenchantement est d’autant plus insupportable, que les responsables de ce fiasco ne rendront jamais compte malgré les millions engloutis dans cette opération.
Mon cas bien entendu n’est pas unique. Pour des milliers d’électeurs la surprise sera totale. La nouvelle alimentera la théorie du complot, complétera pour d’autres l’arsenal supposé de fraudes ou de contrôle des listes, mais toujours est-il qu’après tant de millions dépensés, des hommes et des femmes mobilisés pendant des mois et du satisfecit des autorités publiques, le fiasco est patent.
L’opération de révision exceptionnelle du fichier électoral a tourné au vinaigre. Les enrôlements effectués et le nettoyage du fichier des personnes disparues s’avèrent plus que problématiques.
En cause, des agents recenseurs peu concernés par le respect des procédures. Un agent, par exemple qui se permet d’enregistrer ses propres empreintes en lieu et place de l’électeur. Parce que ce dernier s’ y serait refusé. Et quand le personnel fait le job, c’est le kit de recensement qui se révèle défaillant.
Pourtant, le ministre de l’intérieur chargé des élections, le CNTDE (Centre national de traitement des données électorales) avaient déclaré à qui voulait l’entendre que promis juré, tout est fait pour que chaque citoyen désireux de s’inscrire puisse le faire en toute tranquillité. Il est assuré de prendre part aux prochaines élections. La nouveauté qui a été saluée, était la possibilité offerte de s’enrôler partout, pour un bureau précis. Il n’était pas nécessaire de se rapprocher de son domicile ou du village pour le faire. L’attestation d’inscription devait suffire.
Malgré l’intervention d’un expert de la société Gemalto, qui a alourdit encore plus l’ardoise «la consolidation de certaines données sont impossibles».
Au final, des millions pour que des morts figurent encore sur les listes et des vivants qui ne pourront pas voter. Même en reconnaissant les failles et les responsabilités, personne n’ose exiger la correction de ces injustices flagrantes.
Le seul «désolé» suffit-il dans une république?
La parole d’un ministre engage-t-il l’État?
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