L’agression du chef de l’État Azali Assoumani a suscité de nombreuses réactions de ses partisans, des partis politiques, à commencer par le sien, la CRC, mais aussi des partis de l’opposition.
Par Mib
L’ensemble des institutions de l’État, administrations et sociétés d’État ont été sommées de condamner l’agression du chef de l’État et de reprendre la fameuse idée énoncée par la communication de Beit-Salam depuis vendredi : le président est légèrement blessé.
Les réactions ont été nombreuses dans la classe politique pour condamner l’agression du chef de l’État, beaucoup plus que quand des jeunes sont abattus de sang-froid ou assassinés suite à des tortures des forces de l’ordre. La plupart des réactions peuvent être résumées par le message publié sur X ce dimanche, soit deux jours après les faits, par Me Fahmi Saïd Ibrahim (membre du parti Juwa) : « L’agression contre le président Azali Assoumani est d’une gravité extrême, que je condamne fermement. Cependant, la mort de l’agresseur dans des circonstances floues soulève des interrogations. Le gouvernement doit clarifier les causes de ce décès. » C’est dans les mêmes termes que le nouvel arrivant sur la scène politique comorienne, USHE, s’est exprimé au lendemain de l’agression se mettant ainsi sur la même longueur d’onde que les politiciens habituels.
Le parti RIDJA-PACTEF de Me Saïd Larifou, qui a l’habitude de dénoncer les exécutions sommaires des forces de l’ordre se contente de rapporter les faits et de mettre l’agression sur le compte du « climat de terreur, de violence qui a atteint un niveau anormalement élevé, inhabituel et préoccupant aux Comores ».
Finalement, c’est l’ancien Gouverneur Anissi Chamsidine qui sort quelque peu du discours convenu dans un communiqué publié sur son compte Facebook. Tout en assurant son « soutien indéfectible au Président de la République, victime hier d’un attentat lâche et violent ». Avec beaucoup de courage, il ose appeler un chat un chat en affirmant : « Cependant, ce soutien ne se confond pas avec le crime qui a suivi aujourd’hui. L’exécution sommaire de l’auteur présumé de l’attentat, alors qu’il était sous la garde des services de sécurité, est une violation grave de nos principes de justice et de droit. Le crime de l’accusé, aussi grave soit-il, ne justifie en aucun cas la vengeance extrajudiciaire.
En tuant sans procès, nous transformons notre pays en une région de non-droit, où la loi est bafouée, et la barbarie prend le pas sur la justice. Cet acte ignoble doit être condamné avec la plus grande fermeté… »
Le parti Faliki Ya Masiwa qui se trouve dans la diaspora s’est distingué de tous les partis qui ont trouvé utile de faire une déclaration, la grande majorité restant pour le moment silencieuse. En effet, ce nouveau parti sur la scène politique comorienne a salué « l’acte courageux et héroïque » d’Ahmed Abdou dès vendredi soir. Il « salue avec enthousiasme ce sursaut qui » affirme le communiqué, « il faut l’espérer, en appellera d’autres ». Comme si ce parti avait deviné le sort réservé à Ahmed Abdou Fano, Faliki appelait à ce que « le jeune arrêté ce jour soit évacué de Beit-Salam, considérant que le principal palais de notre pays, les Comores, ne peut servir de cellules de tortures ». Enfin Faliki marque sa solidarité avec le jeune qui a agressé le chef de l’État.
Parmi les représentations étrangères, peu ont réagi ce week-end, la plupart attendant aussi de voir comment les choses évoluent. Les États-Unis ont fait une courte déclaration sur leur page Facebook « U.S. in the Comoros » au lendemain de l’agression pour condamner « fermement l’attentat contre le Président comorien Azali Assoumani » et souhaiter « un prompt rétablissement » aux deux blessés. Cette sortie a été vivement critiquée dans les réseaux sociaux, certains Comoriens considérant que les États-Unis pourraient aussi condamner l’exécution extrajudiciaire dont a été victime l’assaillant.
À défaut d’un communiqué officiel de l’Ambassade de France ou du ministre des Affaires étrangères français « démissionnaire », l’Ambassadeur de France aux Comores, Sylvain Riquier s’est contenté dimanche d’un post sur sa page personnelle X allant dans le même sens que celui des États-Unis : « En cette fête du Mawlid, je souhaite au président Azali un prompt rétablissement à la suite de l’agression dont il a été l’objet ».
Le plus étonnant est le silence observé par les hommes du régime qui en pareilles circonstances montent au front pour donner une orientation ou une lecture des événements. En effet, Mohamed Youssouf Belou n’a fait aucune intervention et n’a été aperçu nulle part. Pourtant, c’est lui qui intervient toujours dès qu’il pense qu’il y a attentat contre l’État ou quand un homme est exécuté par l’armée, c’est par exemple lui qui a affirmé que le major Bapale est mort à cause de sa vieillisse, avant que l’on apprenne qu’il est mort de tortures dans un camp militaire. Il est toujours Directeur de cabinet du Chef de l’État et Chargé de la Défense.
Houmed Msaidié, conseiller politique du Chef de l’État, qui lors de l’assassinat de major Bapale avait affirmé qu’une enquête serait ouverte et qu’elle établirait les responsabilités, a préféré cette fois se taire. On pourrait dire qu’il laisse les jeunes fraichement nommés au gouvernement gérer la crise, mais ce serait mal le connaître.
Il est probable que tous les barons du régime, y compris le ministre de l’Intérieur, Fakri Mradabi, sont au chevet du blessé et en train de chercher des solutions de guérison pour le chef de l’État.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le régime Azali dans sa totalité est saisi d’une certaine torpeur, comme s’il n’avait jamais imaginé que cela puisse arriver et pourtant, il n’y a jamais eu de président aussi haï par son peuple. À tel point que dans ce pays musulman et traditionaliste nombreux sont ceux qui se réjouissent de l’agression et espèrent ouvertement sa mort dans les réseaux sociaux. Du jamais vu !
L’ensemble des institutions de l’État, administrations et sociétés d’État ont été sommées de condamner l’agression du chef de l’État et de reprendre la fameuse idée énoncée par la communication de Beit-Salam depuis vendredi : le président est légèrement blessé.
Les réactions ont été nombreuses dans la classe politique pour condamner l’agression du chef de l’État, beaucoup plus que quand des jeunes sont abattus de sang-froid ou assassinés suite à des tortures des forces de l’ordre. La plupart des réactions peuvent être résumées par le message publié sur X ce dimanche, soit deux jours après les faits, par Me Fahmi Saïd Ibrahim (membre du parti Juwa) : « L’agression contre le président Azali Assoumani est d’une gravité extrême, que je condamne fermement. Cependant, la mort de l’agresseur dans des circonstances floues soulève des interrogations. Le gouvernement doit clarifier les causes de ce décès. » C’est dans les mêmes termes que le nouvel arrivant sur la scène politique comorienne, USHE, s’est exprimé au lendemain de l’agression se mettant ainsi sur la même longueur d’onde que les politiciens habituels.
Le parti RIDJA-PACTEF de Me Saïd Larifou, qui a l’habitude de dénoncer les exécutions sommaires des forces de l’ordre se contente de rapporter les faits et de mettre l’agression sur le compte du « climat de terreur, de violence qui a atteint un niveau anormalement élevé, inhabituel et préoccupant aux Comores ».
Finalement, c’est l’ancien Gouverneur Anissi Chamsidine qui sort quelque peu du discours convenu dans un communiqué publié sur son compte Facebook. Tout en assurant son « soutien indéfectible au Président de la République, victime hier d’un attentat lâche et violent ». Avec beaucoup de courage, il ose appeler un chat un chat en affirmant : « Cependant, ce soutien ne se confond pas avec le crime qui a suivi aujourd’hui. L’exécution sommaire de l’auteur présumé de l’attentat, alors qu’il était sous la garde des services de sécurité, est une violation grave de nos principes de justice et de droit. Le crime de l’accusé, aussi grave soit-il, ne justifie en aucun cas la vengeance extrajudiciaire.
En tuant sans procès, nous transformons notre pays en une région de non-droit, où la loi est bafouée, et la barbarie prend le pas sur la justice. Cet acte ignoble doit être condamné avec la plus grande fermeté… »
Le parti Faliki Ya Masiwa qui se trouve dans la diaspora s’est distingué de tous les partis qui ont trouvé utile de faire une déclaration, la grande majorité restant pour le moment silencieuse. En effet, ce nouveau parti sur la scène politique comorienne a salué « l’acte courageux et héroïque » d’Ahmed Abdou dès vendredi soir. Il « salue avec enthousiasme ce sursaut qui » affirme le communiqué, « il faut l’espérer, en appellera d’autres ». Comme si ce parti avait deviné le sort réservé à Ahmed Abdou Fano, Faliki appelait à ce que « le jeune arrêté ce jour soit évacué de Beit-Salam, considérant que le principal palais de notre pays, les Comores, ne peut servir de cellules de tortures ». Enfin Faliki marque sa solidarité avec le jeune qui a agressé le chef de l’État.
Parmi les représentations étrangères, peu ont réagi ce week-end, la plupart attendant aussi de voir comment les choses évoluent. Les États-Unis ont fait une courte déclaration sur leur page Facebook « U.S. in the Comoros » au lendemain de l’agression pour condamner « fermement l’attentat contre le Président comorien Azali Assoumani » et souhaiter « un prompt rétablissement » aux deux blessés. Cette sortie a été vivement critiquée dans les réseaux sociaux, certains Comoriens considérant que les États-Unis pourraient aussi condamner l’exécution extrajudiciaire dont a été victime l’assaillant.
À défaut d’un communiqué officiel de l’Ambassade de France ou du ministre des Affaires étrangères français « démissionnaire », l’Ambassadeur de France aux Comores, Sylvain Riquier s’est contenté dimanche d’un post sur sa page personnelle X allant dans le même sens que celui des États-Unis : « En cette fête du Mawlid, je souhaite au président Azali un prompt rétablissement à la suite de l’agression dont il a été l’objet ».
Le plus étonnant est le silence observé par les hommes du régime qui en pareilles circonstances montent au front pour donner une orientation ou une lecture des événements. En effet, Mohamed Youssouf Belou n’a fait aucune intervention et n’a été aperçu nulle part. Pourtant, c’est lui qui intervient toujours dès qu’il pense qu’il y a attentat contre l’État ou quand un homme est exécuté par l’armée, c’est par exemple lui qui a affirmé que le major Bapale est mort à cause de sa vieillisse, avant que l’on apprenne qu’il est mort de tortures dans un camp militaire. Il est toujours Directeur de cabinet du Chef de l’État et Chargé de la Défense.
Houmed Msaidié, conseiller politique du Chef de l’État, qui lors de l’assassinat de major Bapale avait affirmé qu’une enquête serait ouverte et qu’elle établirait les responsabilités, a préféré cette fois se taire. On pourrait dire qu’il laisse les jeunes fraichement nommés au gouvernement gérer la crise, mais ce serait mal le connaître.
Il est probable que tous les barons du régime, y compris le ministre de l’Intérieur, Fakri Mradabi, sont au chevet du blessé et en train de chercher des solutions de guérison pour le chef de l’État.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le régime Azali dans sa totalité est saisi d’une certaine torpeur, comme s’il n’avait jamais imaginé que cela puisse arriver et pourtant, il n’y a jamais eu de président aussi haï par son peuple. À tel point que dans ce pays musulman et traditionaliste nombreux sont ceux qui se réjouissent de l’agression et espèrent ouvertement sa mort dans les réseaux sociaux. Du jamais vu !