Le personnel d’entretien du stade Malouzini est actuellement entré dans une opposition avec des membres de la Fédération comorienne de Football.
Par Houdaidjy Said Ali, Étudiant en sciences juridiques et politiques, Dakar, Sénégal
Le stade omnisport de Malouzini, situé au nord d’Iconi, est le lieu de prédilection pour accueillir les matchs de l’équipe nationale de football. Cette équipe a fait des débuts remarqués à la CAN 2022 au Cameroun, mais a malheureusement été empêchée de se rendre à Abidjan pour la suite de la compétition. Elle a connu des hauts et des bas, notamment avec le boycott majoritaire des expatriés, résultant de divergences avec la Fédération comorienne de football. Actuellement, des tensions surgissent entre quelques membres de la fédération et le personnel chargé de l’entretien du stade de Malouzini. Ce personnel a exprimé ses préoccupations et ses propositions devant les médias, tels que Chabakat al Internetiya et d’autres, le jeudi 18 avril 2024.
Manque d’eau
Le personnel a pris l’initiative de partager les difficultés auxquelles il est confronté ainsi que les réalités du stade. Ils ont soulevé des questions préoccupantes, notamment celles liées à l’approvisionnement en sable nécessaire pour maintenir efficacement le stade omnisport. En ce qui concerne l’eau, le personnel a exposé les défis auxquels il est confronté. L’eau est cruciale pour l’entretien du stade, en particulier pour l’arrosage de la pelouse naturelle conforme aux normes internationales. Les pénuries d’eau ont clairement un impact négatif sur la pelouse qui perd sa verdure. Un responsable a souligné que les citernes du stade peuvent accueillir jusqu’à 530 mètres cubes, mais qu’elles sont rarement remplies, sauf en cas de fortes précipitations. Même lorsque les citernes sont pleines, elles ne suffisent que pour 11 jours, puis les réserves sont totalement épuisées. Face à ces défis, le personnel de maintenance a formulé plusieurs recommandations, y compris une demande d’allocation de 150 litres d’essence, mais ils ne reçoivent souvent que 100 litres. Si les conditions et les demandes de maintenance ne sont pas remplies, la population comorienne ne devrait pas être surprise par l’état du terrain. L’eau est rarement fournie, et lorsqu’elle l’est, ce n’est pas suffisant pour répondre aux besoins.
L’état de la pelouse est également crucial, et ce n’est pas seulement l’eau qui est au cœur des préoccupations. Un autre aspect abordé concerne l’utilisation des engrais chimiques. Le responsable explique les difficultés liées à l’utilisation de ces produits chimiques dans une pelouse souffrant de pénurie d’eau, ce qui risque de l’endommager davantage. Parfois, il doit trouver un compromis pour composer avec cette situation, en ajustant les quantités d’engrais utilisées. Malgré les recommandations formulées et les demandes de matériaux nécessaires pour le traitement de la pelouse, ses supérieurs n’y répondent pas adéquatement. Ils ont demandé des seaux, des engrais chimiques, de l’ammoniaque, entre autres, mais ces demandes sont souvent ignorées par la fédération. Le personnel du stade omnisport de Malouzini souligne que leurs recommandations sont parfois prises en compte, mais bien trop souvent, elles sont simplement ignorées. Ainsi, l’eau, les engrais chimiques et le sol difficile à traiter sont des préoccupations urgentes du stade, exposées publiquement pour éviter tout malentendu et faire comprendre à tous les défis auxquels ils sont confrontés dans cet établissement.
Said Ali Tabibou et son équipe saluent l’engagement du ministre des Sports
Le Doyen Saïd Ali Tabibou, surnommé affectueusement “Pélé”, a exprimé un sentiment partagé lors de son discours, laissant transparaître une certaine colère envers les hauts responsables. Il souligne le manque de reconnaissance envers les efforts déployés par le personnel, qui parfois travaille au-delà des heures habituelles et doit même rester sur place pour la nuit. Il regrette l’absence de la fédération, qui ne se manifeste que lors des matchs et néglige les besoins du personnel en dehors de ces occasions. Il critique également le manque d’implication de la fédération dans les activités quotidiennes, se limitant aux séminaires et formations. En outre, il met en lumière l’engagement d’un dénommé Kaïs dans la résolution des problèmes d’approvisionnement en eau.
Il informe que leur rémunération est directement assurée par l’État, soulignant ainsi que le gouvernement ne devrait pas être tenu responsable de tout. Il insiste sur la nécessité d’éviter toute confusion à ce sujet. Sans tarder, il adresse des louanges à l’ensemble du personnel, saluant le dévouement et l’engagement du ministre des Sports, Djaaffar Salim Allaoui envers le stade. Il le décrit comme l’une des rares personnes à véritablement se soucier du stade, allant jusqu’à s’impliquer personnellement dans les activités de maintenance, malgré son rang ministériel. Il semble même apporter une contribution financière de sa propre initiative pour répondre aux besoins du stade. Par exemple, pendant le mois de Ramadan, il aurait financé lui-même des repas pour le personnel afin qu’ils puissent se nourrir tout en continuant à entretenir le terrain. Cependant, malgré cette bonne entente et le dévouement apparent du ministre, des critiques déplacées ont été dirigées à l’encontre du personnel, allant jusqu’à prétendre qu’ils ne fournissent aucun effort.
Saïd Ali Tabibou explique qu’il prend souvent l’initiative de s’adresser au ministre pour exprimer les préoccupations et revendications de ses collègues. Ses paroles ont été chaleureusement accueillies lorsqu’il a affirmé que la responsabilité de l’état du terrain ne repose pas sur le personnel, mais plutôt sur les hauts responsables qui ne répondent pas aux demandes formulées. Il a également souligné qu’ils ont réalisé des travaux, y compris le creusement de canaux depuis le stade jusqu’à la zone de Graphica. Cependant, il a exprimé son mécontentement à l’égard d’une personne non identifiée qui a suggéré que les agents envoyés en Chine pour une formation en maintenance du terrain avaient pour seul objectif de le détruire. Ces propos ont indigné Pélé et son équipe, révélant leur frustration face à de telles accusations infondées.
Face aux journalistes, Saïd Ali Tabibou affirme que ses collègues n’avaient aucune crainte de perdre leurs emplois. Son expertise et ses compétences techniques se manifestent clairement dans son discours, tout comme chez les autres membres de son équipe technique. Il exprime son étonnement face au manque de reconnaissance des efforts fournis par le personnel du stade. Il déplore les commentaires dévalorisants. Cependant, il affirme que lui et son équipe ne s’attardent pas sur ces critiques, préférant se concentrer sur le bien-être de l’équipe nationale et les efforts déployés par le président de la République et son ministre des sports pour promouvoir l’image du pays dans le domaine du football. Ils expriment leur joie de voir les Comores briller dans le monde du football.
Transparence ou corruption financière des fonds dédiés à la maintenance du stade ?
Le personnel a exprimé la nécessité pour le ministre du Sport de dialoguer ouvertement avec la fédération pour résoudre les problèmes et améliorer la transparence.
Il est crucial de déterminer si ces problèmes découlent de lacunes dans la planification budgétaire ou d’une insuffisance des allocations de ressources et de suivre de près cette affaire afin d’obtenir une véritable transparence. Ce n’est pas la première fois que la fédération rencontre des problèmes, que ce soit avec l’équipe nationale ou, récemment, avec le personnel du stade. Il est donc impératif de mieux comprendre les raisons de ces problèmes.
Dans un pays où il est courant d’accuser le président de l’Union des Comores et ses ministres de tous les problèmes, il est important de reconnaître, comme l’a souligné Pelé, que l’État apporte une contribution significative au stade et au personnel. Cependant, les problèmes semblent être davantage liés à la fédération.
Il est urgent de trouver des réponses à ces préoccupations, car il est fréquent que l’administration fournisse les ressources nécessaires pour les projets, mais que ce soit les opérateurs qui entravent leur réalisation. Le manque d’eau est-il dû à une incompétence de l’État ou à une mauvaise gestion de la part de la fédération. La fédération a ses responsabilités et doit respecter les exigences de l’État ; sinon, il est préférable d’en discuter ouvertement. Le personnel a souligné l’importance de la maintenance du terrain, avertissant que son absence pourrait entraîner sa fermeture et l’annulation de matchs internationaux.
Pour éviter les conflits de compétences, une réunion s’est tenue le mardi 23 avril sous la direction du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Djaafar Salim Allaoui, concernant la gestion du stade de Malouzini. Le ministère a créé une commission de pilotage tripartite composée de représentants de la fédération comorienne de football, du ministère des Sports et de la présidence. Cette démarche vise à assurer un suivi des progrès du stade omnisport, soutenant ainsi l’ascension de l’équipe comorienne.