Avant de présenter ses 11 engagements, Soilihi Mohamed a privilégié «ses amis de la presse» pour sa première sortie au Jardin de la Paix. Le retour aux Accords de Fomboni, la démocratie, la liberté d’expression, la séparation effective des pouvoirs, la sécurité et surtout la transparence du scrutin ont constitué les points importants qu’il a abordé.
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]Après le lancement de la course par la CENI, le candidat Soilihi Mohamed, alias Campagnard a ouvert la marche de la campagne. Il a choisi de rencontrer en premier la presse nationale. D’emblée, il a fustigé la politique du régime actuel, sans épargner les précédents. Convaincu que sans la paix «aucun développement n’est possible» et des résultats «positifs» qu’a donné la présidente tournante, la stabilité sociale et politique sont ses premières occupations. «Seule la constitution issue des accords de Fomboni nous a ramené la paix après tant d’années de mercenariat et de coup d’État qui n’ont fait qu’instaurer une instabilité dans notre pays» a décrypté de long en large cet ancien chef d’État-major de l’armée nationale. Des accords auxquels, il a toujours tenu pour la stabilité apportée au pays.
En ce qui concerne la plateforme signée par une majorité des candidats, Campagnard n’est pas contre mais appelle les signataires à entrer dans le jeu au lieu de se plaindre auprès de la communauté internationale. «C’est moi qui ai signé en deuxième ce document, mais je leur (opposition) ai dit que nous devons nous impliquer dans le jeu et faire tout ce qu’il faut pour sécuriser cette prochaine échéance électorale anticipée. Mais le souci, ils refusent d’accepter les erreurs qu’ils ont commises et pourtant Azali n’est pas le seul coupable des maux qui gangrènent nos institutions. Moi, je propose qu’on prenne notre responsabilité. Et si la communauté internationale vient, elle va renforcer ce que nous aurons accompli. Ils ne peuvent pas faire leur travail et le notre en même temps» s’explique en réponse à ceux qui l’accusent d’être proche du pouvoir.
Soilihi Mohamed fait partie des concurrents à Beit-Salam sans présenter officiellement des candidats au niveau des îles. Un choix qui semble fort, connaissant les turbulences qui n’ont jamais manqué entre les gouvernorats et le gouvernement central.« Je gouvernerai ces deux années de mandat avec des gouverneurs des îles mais pas de membres de partis politiques» a-t-il déclaré tout en reconnaissant les dérives actuelles. «Je sais qu’il y a certains à qui, on ne leur donne même pas d’essence» a regretté ce candidat malheureux aux dernières législatives de 2015.
Du côté de la justice, Campagnard soutient qu’il n y a jamais eu une mauvaise constitution mais sont les hommes eux-mêmes qui ne la respecte pas. Une fois «élu» , il promet de mettre fin aux arrestations arbitraires et aux emprisonnements politiques après avoir libéré ceux qui sont déjà enfermés. Il annonce également une vraie séparation des trois pouvoirs: législatif, judiciaire et exécutif.«Notre justice ne sera jamais encore instrumentalisée».
Loin de ceux qui s’étonnent aujourd’hui de l’instauration d’un climat de peur et de terreur, Campagnard n’est pas surpris du comportement qu’adopte son ancien frère d’armes aux prochaines élections présidentielles Azali Assoumani. «Je le connais bien. Ce qu’il fait aujourd’hui n’est pas bizarre». Pour autant, il assure que « le scrutin se déroulera comme prévu », dans la transparence laisse-t-il entendre.
L’homme, entouré de sa directrice de campagne, de membres du Collectif de la 3ème Voie (C3V) s’est présenté comme un néophyte en politique, ancien officier retraité, après des loyaux et bons services et reconverti en homme d’affaire. Sa candidature répond à une demande pressante de citoyens qui l’ont persuadé que le climat tendu requiert sa participation. Surtout que rien «ne l’empêche de se la jouer à la Bokassa». Et de préciser que «c’est une chance qu’il organise une élection».
Pour la présentation de ses 11 engagements, ce sera pour un autre rendez-vous. [/ihc-hide-content]
Par Ali Mbaé