Les intempéries de ces dernières semaines ont provoqué pas mal de dégâts et d’incidents comme les routes impraticables au centre de Fomboni ainsi que dans les villages, mais surtout les incidents continuels des vedettes en mer. Cela devient alarmant.Propos recueillis par Mohamed Nomane Mkavavo
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Faidhoine Tarmidhi, originaire de Hoani, propriétaire d’une vedette de pêche relate nous apprend la disparition en mer d’un de ses deux pêcheurs et une vedette lundi dernier.
Masiwa – Monsieur Faidhoine Tarmidhi, qu’est-ce qui s’est passé ?
Faidhoine Tarmidhi – Le lundi 20 janvier 2020, huit vedettes y compris la mienne ont quitté la plage de Hoani à 7 heures du matin pour partir en mer. Vers 14 heures deux vedettes sont rentrées suivies de deux autres à 14h30. Voyant l’heure assez tardive auquel il était et n’ayant aucune nouvelle de ma vedette, j’ai immédiatement rassemblé des vedettes pour aller les chercher, mais en vain. Il n’y a eu aucune nouvelle. Parmi les trois restantes, seulement deux sont rentrées vers 18 heures. Ce n’est que le 21 janvier qu’on a retrouvé l’un de mes deux pêcheurs Charkane Tarmidhi dans une île juste à côté de Mirigoni sain et sauf. Il a été jeté par les vagues jusqu’à des rochers puis il s’est débrouillé pour grimper jusqu’à l’île. Ceci dit les recherches ont continué aussi les 21 et 22 janvier, en vue de retrouver l’autre pêcheur, Said Halifa, qui est porté disparu jusqu’à présent. Le 23 janvier, le troisième jour après la disparition, la mer a été très agitée et violente rendant impossible une sortie de vedettes pour continuer les recherches.
Masiwa – Une fois Charkane Tarmidhi retrouvé a-t-il pu vous raconter exactement ce qui s’est passé en mer ?
Faidhoine Tarmidhi – Effectivement, une fois l’avoir ramené dans son village à Hoani, il nous a expliqué que vers les 11 heures du matin du 20 janvier deux vagues énormes les ont éjectés de la vedette et ils ont essayé de la relever et ont réussi, mais la vedette était remplie d’eau, essayant de la bouger pour faire ressortir l’eau, mais rien qu’en la bougeant, l’eau augmentait et remplissait dans la vedette. Ils ont finalement pris les deux réservoirs un petit et un grand comportant du pétrole, ils les ont vidés et les ont utilisés comme bouées de sauvetage. Chacun en a pris une et ils ont quitté la vedette en nageant côte à côte vers la plage, mais des grosses vagues les ont violemment frappés et séparés. Charkane s’est retourné pour chercher son ami, mais il n’a vu que le réservoir qui flottait au large. Après avoir repris ses esprits, il a continué seul à se déplacer et à être emporté par les vagues jusqu’au village voisin vers la mer de Domoni, Hamba, et finalement les vagues l’ont ramené jusqu’à des grottes à côté d’une île à Mirigoni vers les 20 heures du 20 janvier et il a passé la nuit dans cette île jusqu’au matin du 21 où un pêcheur l’a retrouvé et l’a ramené chez lui, l’a vêtu et a appelé ses proches pour venir le récupérer.
Masiwa – Le 23 janvier un autre incident se serait produit toujours à Hoani sur la même plage à cause de la mer ?
Faidhoine Tarmidhi – Malheureusement oui, la mer était tellement déchaînée qu’il a démoli la digue de Hoani tout en détruisant au passage quatre vedettes qui étaient attachées sur place. Une situation qui nous inquiète amplement nous les habitants de Hoani, la digue protégeait les habitants contre la mer et une fois que les fortes pluies reprendront les vagues ravageront les routes. Et la circulation sera bloquée vu que les villages voisins prennent cette route pour se rendre dans la capitale.
Masiwa – Quelle solution envisagez-vous pour protéger les habitants de Hoani ?
Faidhoine Tarmidhi – Les jeunes de Hoani ont pensé que la meilleure solution est que le gouverneur de l’île de Mohéli les autorise à faire payer les passagers et les vedettes quittant la plage de Hoani pour Chindini à Ngazidja pour qu’ils puissent collecter l’argent et reconstruire la digue. Parce que ce n’est que comme ça qu’ils arriveront à la reconstruire. Vu que c’est grâce à ces ressources et des aides qu’ils ont reçues de la part de l’ancien gouverneur de l’île de Mohéli, Mohamed Ali Said, d’Oukacha, d’Abiamri, mais aussi grâce à l’ex-président Sambi qu’ils ont pu construire cette digue de 300 mètres, mais apparemment le gouverneur a refusé leur doléance.
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