Sur l’ensemble de l’archipel, les enseignants ont décidé de boycotter la rentrée scolaire, puis de faire la grève depuis ce jour. Le coordinateur des syndicats, Moussa Mfoungouliyé, nous a accordé cet entretien pour mieux comprendre la situation des enseignants et ce qui les a poussés à la grève. Propos recueillis par Ali Mbae
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Masiwa – Vous avez décidé de ne pas effectuer la rentrée scolaire, vous faites une grève pourquoi ?
Moussa Mfoungoulié – Nous avons remis un cahier de charge au gouvernement. Les points qui composent ce cahier des charges sont environ de 12 points. Parmi ces points, il y a la mise en place d’un cadre de concertation et de dialogue social. Le dégèle de nos avancements. La question de la retraite et celle SNPSF. Tout le monde sait que le vol caractérise cette société. Nous voulons que chacun d’entre nous décide de la banque à laquelle son salaire sera versé. Nous avons développé tous ces points par des entretiens.
Malheureusement, il se trouve que jusqu’à là, le gouvernement refuse de mettre en place ce cadre de concertation et le dialogue pour permettre l’ouverture de dialogue social. Nous savons pertinemment que les résolutions ne pourront être trouvées sans qu’un cadre de dialogue soit retrouvé. Sans cela, les problèmes seront toujours là. Si nous sommes ici (dans un sit-in devant le lycée SMC à Moroni) aujourd’hui c’est pour montrer que d’abord nous souffrons, ensuite montrer que la rentrée scolaire, contrairement à ce qui a été sollicité par le gouvernement, n’a pas été effectuée le lundi dernier. IL n’y a pas eu de rentrée et il n’y en aura pas tant que le gouvernement refuse la mise en place du cadre de concertation et l’ouverture du dialogue.
Masiwa – le ministre a déclaré que bientôt une solution sera trouvée puisque le dialogue est permanent, où en êtes-vous ?
Moussa Mfoungoulié – On a eu à nous entretenir avec le ministre. Le premier contact c’est nous qui l’avons sollicité, on est allé pour le féliciter, et lui avons souhaité bonne chance pour ses nouvelles fonctions. Et une deuxième rencontre a eu lieu, ils nous ont appelés pour nous dire que l’état veut organiser des assises nationales sur l’éducation. Donc nous lui avons adressé une lettre pour lui dire que nous n’allons pas participer aux assises tant qu’il n’y a pas eu ce dialogue-là. Malheureusement il ne nous a pas convoqués pour ce cadre de concertation et nous lui avons demandé de ne pas publier un calendrier tant que le problème n’est pas résolu. Malheureusement, il a publié le calendrier. Il a fait sortir le calendrier, nous étions obligés de lui adresser un préavis d’une grève, comme quoi nous n’allons pas reprendre le chemin de l’école. Le ministre a menti. Nous n’avons jamais parlé avec lui depuis notre préavis. Il a refusé de nous recevoir. Il n’y a pas eu de rentrée et il n’y en aura pas tant que le dialogue n’est pas possible.
Masiwa – Sur ces 12 points, lesquels ne sont pas négociables selon vous ?
Moussa Mfoungoulié – Tous les points sont négociables. Il y a beaucoup de points. Nous avons beaucoup de revendications. Par exemple la mise en place des cartes scolaires. La reforme de l’école privée et ses relations avec l’école publique. Beaucoup d’entre eux n’ont pas d’impact pécuniaire. Nous sommes prêts à négocier.
Masiwa – Après la grève, vous envisagez d’autres actions ?
Moussa Mfoungoulié – Hier nous avons discuté avec les chefs d’établissement pour leur demander de fermer les écoles publiques et nous avons fait une autre demande auprès de la coordination des écoles privées. Ils vont tous se réunir en une assemblée générale et ensuite nous donner la réponse. Après cette assise,il y aura une marche pacifique, une grève de la faim se tiendra aussi. Ainsi de suite. La lutte continuera jusqu’à ce que l’État revienne à la raison en ouvrant le dialogue.
Masiwa – Un dernier mot ?
Moussa Mfoungoulié – J’appelle tous les enseignants de se réunir dans l’ensemble des îles, de rester unis. Nous avons des revendications légales et légitimes. Nous allons réussir. Je voudrais aussi dire à ceux qui disent que nous sommes manipulés par l’opposition qu’ils sont dans l’erreur. Nos capacités intellectuelles sont supérieures ou égales à celles de ceux qui gouvernent et ceux qui sont à l’opposition. Personne n’est manipulé.
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