Après la désolidarisation de Soilihi Mohamed, alias Campagnard du Conseil National de Transition, son successeur Mouigni Baraka Said Soilihi explique les objectifs de ce Conseil, compte sur le dialogue pour y parvenir et appelle à de nouvelles élections libres et transparentes. Propos recueillis par Ali Mbaé
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Masiwa: Mouigni Baraka Said Soilihi, vous êtes devenu président du Conseil National de Transition. Quels sont ses objectifs?
Mouigni BarakaSaid Soilihi : Le CNT est un organe crée par les 12 candidats aux élections présidentielles et des gouverneurs suite à la mascarade électorale du 24 mars dernier. Nous nous sommes dits qu’il faudrait monter une équipe qui réfléchit, qui montre les actes à mener d’une manière pacifique. Le plus important est de voir le contenu mais pas l’appellation. Ce conseil est loin d’être un gouvernement, contrairement à l’interprétation faite par les autres.
Ces candidats défendent qu’il n’y a pas eu des élections le 24 mars. C’est un coup d’État électoral. Ensuite il faut tenir compte des rapports des observateurs internationaux ,notamment ceux de l’Union Africaine, du Comesa et de l’EASF. Ces rapports ont relevé des irrégularités qui ne leur permettent pas de se prononcer sur «la transparence et la crédibilité de ces élections». Il n’y a eu que des bourrages d’urnes. Et même après, nous avons eu des informations qu’aucun dépouillement n’a été fait. Tous ces éléments nous permettent de conclure qu’il n’y a pas eu vote car le code électoral a été mis à l’écart.
Nous voulons la mise en place d’un cadre de concertation qui va répondre aux recommandations de pas mal d’organes, qui, demandent le dialogue inclusif, lequel sera sous la houlette des institutions internationales plus particulièrement de l’Union Africaine. On s’inscrit dans cette démarche. La mise en place après d’un gouvernement de transition qui assurera l’organisation des prochaines élections qui seront crédibles et transparentes, des élections dont les comoriens accepteront que voila l’élu et le président de tous les comoriens dans les plus bref délais. Donc, on s’inscrit dans une démarche pacifique, de dialogue inclusif pour trouver des solutions aux problèmes qui nous sont arrivés.
Masiwa:Par quels moyens comptez-vous y parvenir?
M B S S: la première des choses, nous voulons que tout le monde accepte que la seule voie est le dialogue. C’est la seule solution. D’ailleurs, elle est réclamée par les partenaires. Ce qui est déclaré par la CENI doit être impérativement annulé,voir les procédures qui nous amènent vers l’organisation d’autres élections.
Des comoriens manifestent un peu partout dans le monde. Qu’est ce qu’ils réclament? Simplement la démocratie, la paix et que n’importe qui qui sera élu dirige notre pays. Voilà, ce sont les moyens. C’est le peuple qui dit non à la dictature, aux arrestations arbitraires, au musellement de la presse et à la fraude électorale. Nous voulons un pays de paix, de stabilité et de tranquillité.
Aujourd’hui, tout le monde a peur. Comment est-ce que nous allons pouvoir vivre avec cette situation, ce climat et dans ce système. Il faudrait que ça change. Je pense que ceux qui ont le pouvoir aujourd’hui doivent comprendre que la seule voie est le dialogue.
Masiwa: comment croire encore en la capacité de l’opposition alors que les assises sont passées, le référendum aussi, et la sécurisation des élections non assurée?
M B S S: c’est différent. Ce n’est pas l’opposition. C’est le CNT. Ces sont des candidats dont nombreux d’entre eux s’étaient présentés en tant qu’indépendants. Aujourd’hui, je crois qu’il y a un fait. Ce n’est pas les assises ni le referendum. On a appelé les comoriens à élire leur président et enfin de compte il y a un coup d’État qui a été orchestré. C’est le constat que tous les comoriens ont fait. Nous voulons que les autorités en place acceptent que ce qui est fait ce n’est pas ce qu’attendaient les comoriens. Ces derniers attendaient un président élu. C’est pour cela que tous les comoriens qui vivent dans le pays comme ceux qui vivent à l’étranger ne reconnaissent pas Azali.
Masiwa: Le président Azali veut aussi le dialogue mais à condition que vous reconnaissez son élection, que lui répondez-vous?
M B S S: A quoi bon de dialoguer si on le reconnaît. Là, il a déplacé le problème. Il n’est pas élu et il le sait. Aujourd’hui, c’est tous les comoriens qui réclament. Le CNT n’est pas partout dans le monde et pourtant les manifestations sont partout. Ce n’est plus une question des candidats. Ils défendent pas Mouigni ou les autres candidats, ils veulent la démocratie. Quelque soit les arrestations ou les retraits, le combat ne s’arrêtera pas tant que le système reste le même. C’est un combat de tous les comoriens
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