L’inquiétude face aux risques de propagation du Covid19, qui a déjà contaminé plus 100.000 personnes dans le monde et en a tué plus de 3 000 dont plus 1000 en Italie, n’en finit pas d’augmenter. Par HACHIM MOHAMED
[ihc-hide-content ihc_mb_type=”show” ihc_mb_who=”2,3,4,5,6,9″ ihc_mb_template=”1″ ]
En ces temps difficiles où le quotidien de chacun prend souvent les allures d’un combat de tous les instants contre le risque de contracter la terrible maladie, la panique suscitée par cet état de guerre sanitaire, n’a pas d’équivalent historique à Moroni où un ressortissant comorien en provenance de France qui ressentait un « malaise suspect » s’était rendu à l’Hopital El-Marouf le dimanche 8 mars.
Avec un personnel de l’hôpital El-Marouf qui ne s’est pas préparé individuellement et collectivement à affronter des situations totalement inédites, en plus d’absence criante au niveau de l’État d’une véritable politique globale de prévention des risques majeurs, le présumé porteur de la terrible maladie a été transporté à Samaba Kuni, un autre établissement hospitalier de la grande île.
Transporté à l’hôpital de Samba Kuni
Les gens de cette ville n’ont pas tardé à savoir qu’un homme suspecté de porter le coronavirus était dirigé par l’administration de l’hôpital El-Marouf, de la capitale à leur hôpital. Des allégations malveillantes et largement médiatisées ont été faites contre ce cas, ce patient suspecté porteur du coronavirus qui était arrivé au pays depuis le 28 février.
Des habitants de la localité de Samaba Kuni s’étaient emparés de ces allégations pour aller empêcher l’accès à leur hôpital à cet homme, sans chercher à savoir si elles étaient vraies ou pas.
Dans ce contexte de « patate chaude » en matière de prise en charge de cas suspects où chacun dans un service faisait ce qu’il voulait dans ce qu’il fallait appeler une cacophonie totale, le ministre de l’Économie Houmed Msaidié s’est fendu d’un tweet moqueur : « Des hôpitaux qui ne veulent pas recevoir de malades…on vit dans un monde étrange ».
Bizarrement, dans un communiqué émanant du ministère de la Santé le lundi suivant, le département n’a mentionné aucun cas présumé d’un compatriote infecté du covid19 se contentant de préciser que jusqu’alors il n’y a pas de victime de la terrible maladie sur l’étendue du territoire national.
Pour stopper le virus
Pour l’épidémie Covid19 qui est devenue désormais une pandémie selon l’OMS et dont les risques de propagation ont atteint mondialement le niveau maximal, il y a incontestablement de quoi déplorer la disproportion des moyens utilisés au regard de la menace, de la part de l’opinion nationale
La première étape pour endiguer la propagation de la terrible maladie est de s’assurer que les individus porteurs du virus sont diagnostiqués. Sur ce point, Mariame Idjabou qui travaille dans le service du laboratoire de tuberculose de Samba Kuni a apporté quelques éléments de réponse pouvant éclairer la lanterne de l’opinion, notamment sur les agissements de ceux qui voulaient s’en prendre au prétendu malade du coronavirus arrivé à l’hôpital dimanche dernier.
Un internaute, Ahmed Salim, a résumé cette préoccupation de la population comorienne : « Avec ce qui s’est passé à Samba Kuni, les autorités doivent prendre ce genre de menaces au sérieux, pour éviter des lynchages regrettables, car il suffit d’être accusé à tort pour se retrouver persona non grata. De grâce, la solution ce n’est pas les préfabriqués en vue. Réquisitionner, louer l’hôtel devant Hahaya pour éviter les drames ».
Une guerre sanitaire
« Les habitants de Samba Kuni se plaisent à dire que l’hôpital de service public où a été déporté ce patient suspecté leur appartient. Pour le démontrer, en ce dimanche, ils étaient munis d’une arme de poing, de gourdins et ont systématiquement bloqué les rues traversées par la voiture afin d’empêcher le « malade » d’arriver à bon port. Saisi par une juste frayeur, ce dernier est d’ailleurs sorti du véhicule et a disparu dans la nature. Et cette fuite et ce mouvement de panique qui se sont subitement emparée de la foule ont fait que même les médecins, le personnel de l’hôpital n’ont pas vu le présumé porteur de coronavirus. », a-t-elle expliqué avant de poursuivre.
« Ce qui est incompréhensible dans ces agissements, c’est que ces compatriotes de Samba Kuni n’ont aucune personne instruite qui travaille dans l’hôpital. Dans le service, il n’y a que des femmes de ménage et des gardiens qui sont de cette localité. Le problème qui se pose là-bas, c’est qu’il y a tellement d’incivilités quotidiennes, qui sont perpétrées que même un des leurs qui est libéré après avoir purgé 14 jours dans une maison de confinement, est mal perçu jusqu’à présent ».
Raison pour laquelle il convient en cet état de guerre sanitaire de ne pas sombrer dans l’approximation et l’amalgame, au risque de se tromper de cible et de recourir à des remèdes pires que le mal.
Pour l’heure, Covi19 est comme une patate chaude dont personne ne sait que faire.
L’Italie qui est, à présent, le pays le plus touché dans le monde a franchi la barre des 10 000 cas de contaminations et1000 morts.
[/ihc-hide-content]