Les femmes sont les portes drapeaux des campagnes électorales. Pourtant, elles sont aussi les grandes oubliées dans les prises de décision. Pour ces élections anticipées, certains candidats ont publié des engagements. Cependant la plupart ressemble à du déjà vu. Aucune conviction, aucune innovation. Par Hayatte Abdou
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Élections présidentielles, législatives et autres, nombreuses sont les femmes qui battent le pavé au même titre que les hommes. Dès fois au détriment d’un foyer, un mari ou des enfants laissés à la maison. Toutes militent pour un idéal, un rêve, une vision, un poste pour les femmes actives. Certaines s’embarquent même sans rien attendre. Mais pour l’oncle, le frère ou un membre lointain de la famille, pour lui apporter son soutien avec ses convictions politiques. Parce que dans notre société les familles se serrent les coudes. On se soutient envers et contre tout. D’autre part le plaisir de sortir voir du monde, changer des idées, casser la routine compte aussi.
En pareille période, des engagements sont pris par les candidats pour le genre. Soit par opportunisme pour gagner l’électorat féminin, soit par conviction que les femmes comoriennes sont incontournables au développement économique du pays. Parité entre les hommes et les femmes, haut fonction dans le gouvernement, devenir des décideurs, aussi dans l’entrepreneuriat. Que des bonnes initiatives, promesses faites. Et elles applaudissent.
Objectif atteint, les hommes élus, la magie opère. Ils sont tous frappés par une amnésie généralisée. Du premier degré au dernier de la chaîne. Les promesses sont oubliées, les engagements ne restent que des paroles en l’air, des «beaux parleurs».
Toutefois, si les hommes misent sur des «belles promesses» pour attirer les foules et gagner l’électorat féminin, les femmes ne sont pas non plus épargnées de l’amnésie qui frappe les hommes. A chaque campagne, elles oublient les promesses non tenues, les paroles misogynes prononcées, la discrimination, les mises à l’écart des postes à haute responsabilité et recommencent à sillonner l’archipel pour entendre encore et encore les mêmes mots.
2019, 13 candidats se sont déclarés aux élections présidentielles anticipées. Certains avec des programmes, des engagements parmi eux des garanties faites pour les femmes, en ce qui concerne les candidats Achmet Said Ahmed, Azali Assoumani, Soilihi Mohamed et Hamidou Karihila pour le moment.
Des candidats et des engagements
Certains engagements pris par des candidats sont du déjà vu. Rien de nouveau, d’innovant qui se conjugue au féminin. D’autres sont mystérieux, à prendre avec des pincettes, et d’autres encore certes barbants à force de les entendre. Cependant, dans les engagements parcourus les mots semblent comme des foure tout. Aucune conviction ne se dégage.
Achmet Said Ahmed prône entre autres, la mise en place d’une politique pour «atteindre l’égalité femmes hommes dans le cadre de la fonction publique». Mener une étude pour «mesurer les écarts professionnels entres les femmes et les hommes». Aussi de créer un «ministère de plein exercice pour défendre les droits des femmes». Il parle de parité, des femmes et la création d’entreprise, de soutien des initiatives individuelles, d’équilibre des femmes et des hommes dans la répartition des postes.
Azali Assoumani, en matière de promotion du genre, elle le sera par «la reforme du cadre réglementaire disponible». Cependant, de quelle manière rien n’est précisé. Seulement que les textes seront révisés. On peut supposer que c’est en faveur des femmes.
Soilihi Mohamed alias Campagnard a mis l’accent sur l’économie et rehausser le niveau de l’économie et des ménages comoriens, «encourager les ménages à se doter d’activités productrices de revenus» et la «garantie de l’État à «l’assistance nécessaire pour faciliter les conditions de travail et améliorer la productivité…»
Quant à Hamidou Karihila préconise l’intégration totale de la femme dans la politique décisionnaire étatique, «40% des ministres du gouvernement seront des femmes. 40% des candidats aux législatives. 10% de réduction d’impôts et taxes pour les entreprises dirigées par des femmes».
La lecture de ces engagements confirme l’impression que la femme comorienne est laissée hors du périmètre de la prise de décision de son pays. Pourtant, aucun candidat n’aurait de force si les femmes décident de rester dans la foyers. Car la population comorienne se conjugue au féminin.
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