L’autre diaspora. Ainsi pourrait-on nommer ce mouvement initié par Jack Lavane qui semble aller à contre-courant des manifestations de la diaspora organisées dans les grandes villes de France depuis deux mois.« Diaspora positive ». Pourquoi lui et ses amis ont choisi de se démarquer des revendications légitimes de leurs compatriotes de la diaspora qui revendiquent le rétablissement de l’État de droit et le respect de l’expression populaire ? Dans l’interview qui suit, celui qui a longtemps combattu les travers des divers gouvernements comoriens en France, Jack Lavane, nous explique les tenants et aboutissants de son mouvement. Propos recueillis par Mahmoud Ibrahime et Faissoili Abdou
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Masiwa -Jack Lavane, quels sont les objectifs de la « diaspora+ » et d’où vient cette démarche ? Que reprochez-vous aux manifestants de la diaspora ?
Jack Lavane –Le projet de la Diaspora positive veut apporter des réponses concrètes aux problématiques et doléances de la Diaspora Comorienne dans son ensemble :
A/ Exemple :
– La cherté des billets d’avion à destination des Comores,
– Révision et règlementation des taxes douanières relatives à la Diaspora,
– Facilitation des démarches administratives de la Diaspora, aussi bien en France et aux Comores (création d’un guichet unique, amélioration des procédures administratives dans les ambassades des Comores à l’extérieur),
– Reconnaissance légale de la Diaspora et de ses Droits (exprimer sa volonté aux différents scrutins),
– Et de nombreuses autres revendications à exprimer.
B/ Les manifestations sont un Droit, mais manifester et après ? ….
Nous souhaitons dépasser ce stade pour proposer des solutions concrètes aux différentes revendications éternelles de la Diaspora : c’est un combat de longue date et il est temps d’agir.
Masiwa -Est-ce que vous êtes conscient que c’est une aide que vous apportez au gouvernement en place aux Comores ?
Jack Lavane –Si c’est une aide qu’on apporte au gouvernement en place alors on a aidé tous les pouvoirs en place depuis les années 80. La Diaspora reste l’unique victime de cette inaction et il est temps de réparer cette injustice.
Dire que nous aidons le gouvernement est une hérésie, car aucun pouvoir n’a déjà eu une oreille attentive aux doléances de la Diaspora : nous sommes malheureusement « la vache à lait » des différents régimes.
Masiwa -Quels rapports entretenez-vous avec le gouvernement en place ? Êtes-vous favorable à ce gouvernement ou un opposé ?
Jack Lavane –Nous n’avons pas de lien politique avec le gouvernement en place, face au chaos politique que traverse notre pays, nous avons pris l’initiative d’agir autrement en entamant des ateliers de réflexions dans toute la France pour mieux cerner les doléances de la Diaspora et ouvrir des négociations avec l’Etat sur un projet concret porté par des acteurs du changement.
Nous voyons d’un bon œil, le fait que le chef de l’état AZALI ASSOUMANI a souligné son intérêt d’accéder aux doléances de la Diaspora lors de son discours d’investiture et nous comptons agir dans ce sens pour bâtir une Diaspora active et responsable.
Masiwa -Est-ce que vous soutenez le chef de l’Etat Azali Assoumani parce que votre belle mère est la présidente de la section de la Cour suprême qui a validé son élection contestée ?
Jack Lavane –Notre dynamique rassemble la Diaspora venant de différents horizons politiques et n’a pas de place pour les petites considérations et influences familiales : cela n’est pas dans notre éthique.
Mes camarades et moi avons décidé de travailler d’une manière objective, efficace et transparente en faveur d’une Diaspora forte et uniquement qu’avec la Diaspora.
Masiwa -Que comptez-vous apporter à la diaspora avec ce nouveau mouvement ?
Jack Lavane –Nous comptons avec cette dynamique, apporter à notre pays un nouveau souffle, un projet ambitieux et des avancées positives de notre Diaspora qui s’inscriront dans l’histoire inch Allah.
C’est pourquoi nous fixons un rendez-vous avec l’histoire d’organiser des États généraux de la Diasporaà Moroni du 3 août au 9 août 2019 pour agir et donner des réponses concrètes aux revendications de notre Diaspora : les enjeux sont énormes et notre combat en vaut la peine.
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