A quelques jours du scrutin présidentiel, le gouverneur-candidat, Hassani Hamadi revient sur ses priorités, explique ses motivations et s’attarde sur le blocage de «ses projets» par l’Union. Propos recueillis par Ali Mbaé
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Masiwa: Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter candidat bien que vous vous étiez opposé au référendum?
Hassani Hamadi: Trois points nécessaires m’ont motivé. Le retour à l’ordre constitutionnel. On ne peut pas avoir des investisseurs sans cela. L’autonomie des îles doit faire un retour. La constitution issue des accords de Fomboni interdit le piétinement de l’article 42. Malheureusement, celle de 30 juillet l’a bafouée et pourtant il est écrit noir sur blanc que nul ne peut le modifier. Pour moi l’unité nationale précède tout. Je suis convaincu que tant qu’ Anjouan et Moheli n’ont pas eu leurs tours respectivement en 2021 et 2026, le pays retombera dans l’instabilité et dans le désordre. Je veux aussi libérer tous les prisonniers politiques. Et ils porteront plainte contre leurs bourreaux.
Masiwa :En 2016, sont les étudiants de l’université des Comores qui vous ont mis au sommet de Ngazidja. Qu’avez-vous fait pour l’éducation?
H.H : Nous avons crée le lycée d’excellence avec l’introduction de la culture islamique, l’anglais et l’informatique. Malheureusement il y a neuf mois, ils n’ont pas pu bénéficier des bourses de 30000 kmf comme les comptes de Ngazidja sont fermés depuis. Et d’ailleurs, la vision était de créer 3 lycées d’excellence mais le gouvernement central a saboté. Il y a eu aussi un autre sabotage. Nous avons obtenu un don de 10 bus pour faciliter le transport des étudiants. Ce projet était acquis. Mais le gouvernement l’a refusé. Mon salaire, je ne prenais que 100000kmf. Le reste est destiné à mes étudiants. Mon conseiller m’a dit que cet argent avoisine les 25 millions. J’ai ordonné à ce que cette somme soit utilisée pour acheter un ou deux bus. Je peux vous assurer qu’un bus est déjà arrivé.
Masiwa : Azali responsable du blocage de vos projets suffit-il pour votre bilan?
H.H : Non. ce n’est pas mon bilan. Je peux vous dire que j’ai créé 2000 emplois dont 1500 ressortissants de l’université des Comores. J’avais promis 3000 emplois pendant me campagne durant mon mandat de 5 ans. Si on a pu créé ces emplois pendant 2 ans et demi, on aurait pu créer même plus de 4000 à la fin du mandat. En outre, j’avais mis en place un programme de sécurité alimentaire, spécial ramadan. Il y a eu aussi le mécanisme innovant de financement et d’investissement lancé SFIS ( financement de projet en cours et suivant le concept islamique/ sans garantie matérielle). Il est aussi à signaler qu’il y a beaucoup de projets négociés ou en cours. Malgré le non accompagnement du gouvernement de l’union, on avait pu négocier un financement du programme de développement de Ngazidja avec un budget évalué à plus de 32 milliards Kmf avec le Qatar et malheureusement le gouvernement a rompu nos relations avec eux à la même période. On a aussi négocié un financement d’un projet de gestion de déchets ménagers et de l’assainissement des grandes villes des Comores avec un budget de 20 millions de dollars avec le projet canadien,… pour les infrastructures rurales, il y a le projet de la route Maweni-Helendjé, Pimba 1 et Pimba 2 (Dzahadju-Nyambeni).
Il ne faut pas aussi oublier les œuvres importantes que j’ai réalisées quand j’étais ministre sous Sambi. On a créé la SNPSF en lui attribuant la gestion de paiement des salaires des fonctionnaires de l’État comorien avec la possibilité de découvert et de prêt aux salariés et aux opérateurs économiques.
Sur la société, nous avons pensé aux jeunes qui n’ont pas obtenu leur bac. Nous avons créé EST et COD COM, des écoles professionnelles. Je suis aussi le seul ministre qui a présenté une loi de règlement à l’assemblée nationale pour donner une transparence. D’ailleurs pendant mes deux ans et demi de gouvernorat je l’ai répété auprès de la cour constitutionnelle.
Masiwa :Quelles sont les priorités de votre programme?
H.H: Après l’unité nationale par le retour de l’ordre constitutionnel, nous rendrons la justice indépendante et irréprochable. L’État de droit et la cohésion sociale seront assurés. Nous développerons un secteur privé dynamique, compétitif, rentable, et capable de relancer l’emploi des jeunes. Nous mettrons en place des caravanes de santé mobiles. Nous allons améliorer les techniques pédagogiques dans l’éducation. Mais dans les 100 premiers jours, nous allons remettre en place la commission anticorruption indépendante, professionnalisation de l’armée et de la police nationale, libération des détenus, allègement des procédures douanières, c’est-à-dire retour aux tarifs forfaitaires, mise en place d’un fond de soutien à l’entreprenariat féminin et aux jeunes entrepreneurs.
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