Depuis les élections présidentielles de 2016, les autorités comoriennes ont organisé un référendum (2018), des présidentielles (2019) et le premier tour des législatives (2020). L’Union africaine a envoyé à chaque fois des observateurs. À chaque fois, les journalistes (locaux et internationaux) et les observateurs de la société civile, sans parler de l’opposition ont constaté une très faible participation, des bourrages d’urnes, des gens qui votent à plusieurs reprises…
A chaque fois, les observateurs de l’Union africaine constatent les mêmes choses mais n’osent pas le dire publiquement et se contentent de les noter dans d’obscurs rapports qui sont archivés et affirmer que « globalement » tout s’est bien passé. Les chefs de mission se contentent des chiffres donnés par la fameuse CENI et validés par la Cour suprême.
Le dernier chef de mission d’observation, Bernard Mazuka, s’est même permis d’affirmer en conférence de presse mardi dernier : « Nous n’avons pas le droit de commenter le chiffre de 61,48% de la CENI ». Il a même failli faire mourir de rires les journalistes en affirmant que « globalement » les élections qui se sont déroulées sans la participation de l’opposition, souvent sans isoloirs, avec des changements le matin même du scrutin de membres de bureaux ont respecté la charte africaine de la démocratie.
Si les missions d’observation de l’Union africaine, financées à coup de millions de dollars sur tout le contient pour payer des voyages, des hôtels et des perdiems à des retraités de la politique en Afrique viennent dans nos pays pour systématiquement confirmer les chiffres donnés par les gouvernements, quelle est leur finalité, eu égard à la démocratie ? Quelles soient présentes ou pas, cela ne change rien à l’issu du scrutin.
Est-ce que les peuples africains ne pourraient pas tout simplement les refuser ?
Mahmoud Ibrahime