Depuis trente ans, la Convention internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) est la base des actions de l’UNICEF dans le monde. L’objectif premier de cette convention est de protéger les enfants et leur permettre de s’épanouir.
Pour l’anniversaire des 30 ans, on pouvait s’attendre à des actions de sensibilisation grandioses dans tout le pays, vu la situation critique des enfants. Mais, au final l’organisation a été très minimaliste. Des marches des enfants dans les rues de chaque île et un débat. Et puis on nous renvoie vers la cérémonie officielle du gouvernement comorien, à laquelle participait le Représentant de l’UNICEF.
Nous sommes dans un pays où des enfants sont enfermés en prison avec des adultes, sans aucune surveillance, et peuvent donc subir les pires atrocités. Nous sommes dans un pays où la violence contre les enfants se révèle de jour en jour plus horrible que l’on ne pensait, où certaines communautés villageoises continuent à protéger des pédophiles et où on vient d’apprendre que deux juges ont fait libérer 52 condamnés pour violence sur les enfants, sans aucune réaction du gouvernement. Nous sommes dans un pays où des enfants ne mangent pas à leur faim, et certains sont quasiment abandonnés à eux-mêmes toute la journée. Un pays, où les enfants assument encore des corvées d’eau, des champs, de fagots, de cuisine au détriment de leur éducation.
La célébration des 30 ans de la CIDE aurait pu être un moment de fête et de prise de conscience de toute la société, d’interpellation du gouvernement dont certaines actions mettent en danger les enfants ou les mettent dans des situations dégradantes.
Mahmoud Ibrahime