La CENI, ou en tout cas son secrétaire général, prend une position qui pourrait avoir comme conséquence l’absence dans les bureaux de vote des observateurs électoraux de la plateforme comorienne de veille citoyenne (Pcvc), une structure nationale d’observatoire électoral. Les choses allaient bon train entre les deux partenaires. Comme chaque mission d’observation, une demande doit être dûment adressée à la CENI en vue des accréditations. Ce à quoi s’est appliquée la plateforme qui a obtenu du président de la commission électorale une réponse favorable. Par TM
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« Dans une perspective de participer à une observation des élections en cours, je vous saurai gré de nous faire parvenir et dans les meilleurs délais possibles, une demande collective, accompagnée d’une fiche individuelle et deux photos d’identité pour chaque membre », peut-on lire dans ce courrier du président de la Ceni Djaza Ahmed, adressé au coordinateur national de la Pcvc Salim Soulaimana, le 21 février. La surprise, et elle est de taille, c’est quand au moment d’obtenir les accréditations le secrétaire général de la Ceni a pris le contre-pied du président de l’institution, exigeant de la Pcvc une convention entre son bailleur et l’État comorien.
« Par courrier du 11 mars le coordinateur national a déposé la liste des observateurs pour les accréditations individuelles. Il a fait référence à la Ceni d’un financement extérieur qui n’apparaît pas dans les apports du budget électoral, pris en charge totalement par l’État Comorien. La Ceni demande à la Pcvc de présenter la convention de financement signé par l’État Comorien avec cet organisme international, avant de procéder à l’accréditation des observateurs», devait leur prendre de court le secrétaire général de la Ceni, dans une «mise au point» publiée dans le journal de l’État le 15 mars.
«Depuis 2002 les organisations de la société civile ont toujours été accompagnées par les partenaires des Comores. Dans le cadre des élections, l’OIF finance des organisations nationales, l’union africaine, l’union européenne et la ligue des États arabes de même…Et ça n’a jamais été demandé par la Ceni. Ces conventions sont signées entre État et institution. Mais il y a des lignes budgétaires qui n’engagent que le bailleur et l’organisation bénéficiaire dans le cadre des droits humains», explique Salim Soulaimana interrogé par Masiwa.
Ce coordinateur national de ladite plateforme estime que cette mise au point «n’engage que son auteur» car, «le président de la Ceni nous a bel et bien donné son accord comme il sait depuis la nuit des temps que nous sommes toujours financés par des bailleurs étrangers». «Je pense qu’il y a eu une erreur d’appréciation et que ça va être corrigé dans les meilleurs délais», espère celui qui trouverait «dommage pour la transparence électorale» si d’aventure la Ceni embrassait la position de son secrétaire général.
L’Union Européenne doit accorder une enveloppe de 300 000 euros soit près de 150 millions de nos francs à la plateforme comorienne de veille citoyenne dans le cadre de ces élections. Avec cette manne, la plateforme est capable de mobiliser des observateurs qui correspondent au nombre de bureaux de vote, et recueillir les résultats puis les centraliser aussitôt le décompte fait. Ne serait-ce pas cette capacité de couvrir à 100% les bureaux de vote qui inquiète la Ceni? Aucune autre organisation de la société civile ne pourra mobiliser une telle équipe au niveau national, faute de budget conséquent, pas même l’Obselec qui, elle, est financée par l’Oif.
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