Le président-candidat Azali Assoumani espère bien remporter les élections dès le premier tour. Un espoir qu’il a affiché pour la énième fois à Mutsamudu où le candidat compte malgré tout l’emporter haut la main, loin devant ses adversaires. Par TM
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L’événement est conçu comme un show et une démonstration de force. Le président-candidat à sa propre succession Azali Assoumani a tenu son dernier meeting à Anjouan, un terrain hostile. Si ce rendez-vous n’est pas le dernier de sa campagne (le dernier meeting aura leur vendredi 22 mars à Ajao), il est le tout dernier dans l’île d’Anjouan, fief du parti Juwa, aujourd’hui à couteaux tirés avec le pouvoir.
Ce meeting devait initialement, selon des proches du candidat, se tenir à Mirontsy, une ville limitrophe de Mutsamudu. Mais le principal intéressé a jeté son dévolu sur l’emblématique stade Missiri, au cœur de la capitale anjouanaise. Pour se mesurer au parti Juwa qui y a laissé ses empruntes dix jours auparavant ? Comment faire une comparaison entre la foule fougueuse derrière le parti Juwa et celle fébrile derrière la Mouvance? Le stade était toujours rempli. La dernière fois par des fidèles enthousiastes, aujourd’hui par des agents de la fonction publique sur qui la menace de licenciement pèse en permanence.
Bien que conscient de ces déplacements forcés, Azali Assoumani répète à ceux qui veulent l’entendre qu’il passera dès le premier tour du scrutin du 24 mars prochain. «Un seul coup et ça suffira», ressasse-t-il sous des ovations fébriles. Le candidat se dit redevable à l’île d’Anjouan. Intrépide, il a ressorti des confins de l’histoire la tragique histoire de l’opération «ndrimu» qu’il avait lui-même orchestrée, alors chef de l’état-major, contre les anjouanais de Moroni dans le but de s’emparer du pouvoir dans ces eaux troubles.
Si le rappel a été très osé, le tout pour trouver un angle d’attaque à l’encontre de son bienfaiteur Ahmed Sambi qui, en 2008, avait engagé une opération militaire dans son île natale d’Anjouan pour déloger le séparatiste Mohamed Bacar. Le candidat Azali se targue qu’un Grand-comorien (lui) et un Anjouanais (Mohamed Bacar), sont parvenus à s’entendre sans avoir eu recours aux armes, contrairement à Sambi qui a fait chanter les armes. «Inutile de vous rappeler ici les conséquences fâcheuses de cette opération».
Ici, le candidat retourne d’une manière détournée le fer dans la plaie des familles éplorées lors de cette intervention baptisée «opération démocratie» par son initiateur. Azali Assoumani compte clore sa campagne vendredi prochain au stade Ajao, à Moroni. A Mutsamudu ce 19 mars, c’est le chanteur Djo RR, ancienne vedette en perte de vitesse, qui a enflammé la foule. Rendez-vous le 24 mars pour voir si l’humilité dont fait preuve le candidat Azali face aux anjouanais (il s’est assis à même le sol avec des femmes dans la tribune officielle), fera son effet. Car avec les fonctionnaires contraints de faire le déplacement et les autres arrestations sélectives, c’est un jeu du chat et de la souris doublé d’un contre-la-montre.
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